La 16ᵉ édition du Festival du Film Arabe de Berlin “ALFILM” se tiendra du 23 au 30 avril 2025, offrant une sélection variée de longs métrages, documentaires et courts métrages.
Ouverture du festival
Le festival s’ouvrira avec le film “Vers une terre inconnue” du réalisateur Mahdi Fleifel, présenté pour la première fois au Festival de Cannes, actuellement projeté au Royaume-Uni, et lauréat d’un prix au Festival du Film de Munich. Il fera sa première berlinoise lors du festival ALFILM.
Le film transporte les spectateurs à Athènes, où les cousins Shatila et Reda luttent pour survivre, comme des centaines de milliers de Palestiniens à travers le monde, en tant que réfugiés. Coincés aux frontières de l’Europe, ils rêvent d’atteindre l’Allemagne pour y reconstruire une vie plus stable.
Événements majeurs du festival
Cette année, le festival se déroulera pour la première fois au Theater Hebbel am Ufer, ainsi que dans d’autres salles telles que Cinema Transatopia, Kino in der KulturBrauerei, City Kino Wedding, Spore et Wolf Kino.
Le festival propose une expérience cinématographique unique mettant en lumière la richesse et la diversité du cinéma arabe contemporain. Il inclura également des ateliers, des discussions, des rencontres avec des cinéastes, des projections spéciales et une soirée de clôture à Gretchen.
Section “Focus”
Cette édition mettra à l’honneur la thématique “Un futur annulé, un passé sans fin : spéculation, détournement des archives et post-colonialisme”, explorant comment le cinéma arabe utilise l’imaginaire, le réalisme magique et la réinterprétation des archives pour interroger les conséquences du colonialisme et son impact persistant sur la région.
Aperçu des films sélectionnés
Vers une terre inconnue (Film d’ouverture – Première à Berlin)
• Genre : Fiction
• Réalisation : Mahdi Fleifel
• Production : Palestine / Royaume-Uni / France / Pays-Bas / Allemagne / Grèce / Qatar / Arabie saoudite – 2024
• Durée : 105 minutes
• Langue : Arabe / Anglais / Grec (sous-titres en anglais)
Dans un quartier défavorisé d’Athènes, Reda (Aram Sabah) et Shatila (Mahmoud Bakri), cousins palestiniens, affrontent la précarité et la violence urbaine en tant que réfugiés sans-papiers. Entre amitié, amour et désespoir, ils cherchent une issue pour échapper à leur misère et offrir un avenir meilleur à ceux qui sont restés derrière eux.
Ce film propose une réflexion poignante sur l’apatridie, la condition des réfugiés et les inégalités sociales dans un monde marqué par le racisme systémique.
Coécrit par Mahdi Fleifel, cinéaste palestino-danois, et Faïçal Boulefa, réalisateur et scénariste britannique d’origine marocaine, le film a été projeté en avant-première au Festival de Cannes 2024 et a remporté le Prix du Public au Festival du Film de Thessalonique.
Parfum de menthe (Film “Focus”)
• Genre : Fiction
• Réalisation : Mohamed Hamdi
• Production : Égypte / Qatar / Tunisie / France – 2024
• Durée : 111 minutes
• Langue : Arabe (sous-titres en anglais)
Dans un Le Caire post-apocalyptique, où ombres et fantômes errent dans une ville en ruines, le docteur Bahaa (Alaa Eldin Hamada) soigne des patients dans son cabinet délabré. Une mère inquiète lui demande conseil : son fils, bien que mort, continue d’apparaître devant elle, incapable – ou refusant – de partir.
Dans cet univers étrange, des feuilles de menthe poussent sur les têtes des hommes hantés par leur passé, tandis que la fumée du haschich et la poésie deviennent les seuls refuges face à une réalité envahie par la peur.
Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, Mohamed Hamdi, directeur de la photographie primé, crée une œuvre visuelle et poétique saisissante. Le film a été projeté en avant-première au Festival de Venise 2024.
Ma mémoire hantée
• Genre : Documentaire
• Réalisation : Anas Al-Zawahiri
• Production : Syrie – 2024
• Durée : 75 minutes
• Langue : Arabe (sous-titres en anglais)
Considérée comme “la capitale de la révolution”, Homs a été l’un des épicentres du soulèvement syrien. La ville a subi des manifestations massives, suivies d’un siège dévastateur entre 2011 et 2014.
Le film explore la vie de ceux qui sont restés ou revenus après la guerre et comment ce conflit a non seulement transformé le paysage urbain, mais aussi la mémoire collective de ses habitants.
À travers une mise en scène contemplative et des plans fixes, le documentaire capture l’ombre du passé qui plane sur la reconstruction fragile de la ville.
Le film a été récompensé par une mention spéciale au Festival Visions du Réel, ainsi que le Prix du Meilleur Documentaire Arabe au Festival du Film d’El Gouna et le Prix du Meilleur Film aux Journées du Film Documentaire Syrien au Danemark.
Clôture du festival
Le festival se terminera par une soirée de clôture à Gretchen, réunissant cinéastes et spectateurs pour célébrer des œuvres qui interrogent l’exil, l’identité et l’héritage colonial à travers des récits cinématographiques créatifs et audacieux.