Dans une tournure inattendue, la société XtendVision, spécialisée dans les technologies holographiques, a annoncé le dépôt d’une plainte contre l’Association Maroc Cultures, organisatrice du Festival Mawazine, pour utilisation non autorisée de l’image de la légende arabe Abdel Halim Hafez, sans l’accord préalable des ayants droit.
Le projet intitulé « Halim : L’Expérience Interactive du Concert Holographique » devait initialement être présenté lors du festival. Il s’agissait d’une première mondiale, combinant l’apparition d’un hologramme interactif en temps réel de l’artiste avec un orchestre symphonique en direct et une conférence de presse holographique exploitant une technologie exclusive.
Bien que validé dans un premier temps par les organisateurs, le projet a été retiré par XtendVision en raison de multiples manquements aux engagements contractuels. Parmi les principaux griefs : l’imposition d’un lieu inadapté (le Théâtre Mohammed V) et un délai de préparation technique de seulement 24 heures, jugé insuffisant pour un spectacle d’une telle envergure.
La tension a monté d’un cran lorsque XtendVision a découvert que le festival avait inscrit à son programme un spectacle holographique alternatif d’Abdel Halim Hafez, produit par une société émiratie, NDP, dont la licence avait pourtant été révoquée en 2021 pour non-respect de l’image de l’artiste.
Face à ce qu’elle qualifie de violation flagrante de ses droits exclusifs, XtendVision a adressé des mises en demeure officielles à l’Association Maroc Cultures et à NDP, exigeant l’annulation immédiate du spectacle et interdisant l’usage du nom, de l’image ou de la ressemblance du chanteur.
La société rappelle qu’elle détient un accord écrit officiel des ayants droit, lui conférant l’exclusivité mondiale sur toutes les représentations holographiques d’Abdel Halim Hafez. Elle prévoit d’engager des actions judiciaires au Maroc, en Égypte et aux Émirats arabes unis, avec une demande de dédommagement d’un million de dollars.
Cette affaire met en lumière un vide juridique préoccupant au Maroc en matière de protection des droits d’image posthume des artistes, et appelle à une plus grande rigueur de la part des organisateurs d’événements culturels.