Alors que l’huile d’olive symbolise depuis des siècles une partie intégrante de l’identité agricole et culinaire du Maroc, l’année 2024-2025 marque un tournant douloureux pour ce secteur vital. Confronté à une crise sans précédent, le Royaume voit sa production d’huile d’olive chuter de 11 % par rapport à l’an dernier et de 40 % en comparaison à une année normale.
Cette baisse, principalement due à une combinaison de sécheresse persistante et d’une gestion structurelle encore insuffisante, met en péril l’accès à un produit essentiel pour les ménages marocains et la survie économique de nombreux petits producteurs.
Climat, économie et choix stratégiques
La hausse vertigineuse des prix de l’huile d’olive au Maroc illustre l’ampleur de cette crise. Ce qui était autrefois une denrée de base sur les tables des familles marocaines devient aujourd’hui un luxe inaccessible pour beaucoup. Les témoignages abondent dans les souks et les marchés où les prix atteignent des records historiques, augmentant de manière insoutenable la pression sur le pouvoir d’achat des consommateurs.
L’ironie est frappante : un pays historiquement producteur et exportateur d’huile d’olive se retrouve désormais dans une situation où l’importation semble être la seule solution viable pour calmer une flambée des prix sans précédent. La récente décision du Maroc d’importer 10 000 tonnes d’huile d’olive du Brésil, un acteur marginal dans le marché mondial de cette denrée, soulève autant des enjeux économiques que des questions diplomatiques. Si le déficit de production local d’huile d’olive causé par des conditions climatiques extrêmes justifie ce choix, le contexte politique tendu entre Rabat et Tunis offre une autre grille de lecture, plus subtile, sur cette décision.
La production marocaine d’huile d’olive, historiquement robuste, a été durement frappée par une sécheresse persistante et des vagues de chaleur prolongées en 2024. Le rendement n’a atteint qu’environ 95 000 tonnes, bien en deçà des besoins nationaux. Cette crise a provoqué une flambée des prix, rendant l’huile d’olive quasi inabordable pour de nombreux ménages, avec des tarifs dépassant les 130 dirhams le litre.
Le rôle de la diplomatie économique tunisienne en question
Pour stabiliser le marché d’huile d’olive, le gouvernement marocain a suspendu temporairement les droits de douane et la TVA sur les importations et diversifié ses sources d’approvisionnement, intégrant le Brésil comme acteur clé parmi ses fournisseurs. Bien que le Brésil ne soit pas un acteur majeur dans l’exportation mondiale d’huile d’olive, cette décision a permis de combler une partie du déficit tout en évitant une dépendance totale à l’Europe.